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Rrhû: une planète qu'une terrible glaciation a brusquement figée à un stade technique équivalent à notre Moyen-Âge, en causant la mort de plus des 9/10 de la population. Le devenir de ce monde sinistré repose sur les épaules d'une frêle petite adolescente. Fière, jusqu'au boutiste et immensément dévouée aux siens, mais sans moyens techniques ni connaissances scientifiques, Ellyandh Erkanji devra affronter mille dangers. Peinture de Cyrille Nicoloff.
Ellyandh et son "chat" Zwizz (esquisse d'Elcet)
Le Cycle du Soleil Rouge est un projet de cycle BD de SF qui se déroule sur une planète, Rrhû, dont la dimension est proche de celle de Mars. Ses habitants les plus évolués ont atteint un stade technique équivalent à celui de l'Europe au XVème siècle. Les armes à feu sont inconnues. Quelques siècles avant le récit, cette planète naguère un peu plus chaude que la nôtre a été victime d'une glaciation exceptionnellement brutale et rapide. Pour survivre, les féodaux firent construire en toute hâte des cités étanches au froid, entretenues par géothermie, et développèrent des cultures hébergées dans un réseau de grottes, cependant que toute avancée technique devenait quasi-impossible. Moins de 300.000 personnes peuplent ce monde naguère habité par des millions d'âmes. L'essentiel de Rrhû s'est couvert d'un épais manteau de neige dont n'émergent que de rares lichens. Un climat proche du nord de la Pologne ou de la Sibérie subsiste toutefois dans la ceinture équatoriale, marécageuse et assez insalubre. Trois espèces ont acquis le stade humain: les Dominans qui, superficiellement, ressemblent le plus à nous (mais avec des proportions différentes en raison de la gravité moindre), leurs vassaux Lûthyns plus petits et qui ne peuvent se croiser avec ceux-ci, et les Ptérys, hommes-oiseaux primitifs cantonnés à l'équateur.

Pendant des générations, les rescapés eurent l'impression que le climat connaissait une stagnation et que, peut-être un jour, la chaleur reviendrait. Ils s'organisèrent autour de cités-états séparées par d'immenses déserts glacés. Les uns vivent en bonne intelligence, tentant de partager leurs maigres ressources, tandis que d'autres agissent en prédateurs. C'est dans ce contexte que, vers 2015 de la Terre, naït Ellyandh Erkanji, fille de Dzû, monarque borné et autoritaire. La narration première personne se fait à travers les grands yeux mauves d'une héroïne à la mentalité moyennâgeuse, profondément différente de celle de la plupart de nos contemporains, et cela participe au dépaysement du récit.

Le dessinateur en charge de la série est le peintre hyper-réaliste Cyrille Nicoloff, garant des couleurs étonnantes de l'univers féérique que cette BD requiert. Toutefois, de nombreux concepts graphiques ont été mis au point par trois dessinateurs: Grégory Markowiak, Édouard Elcet et Jean Gwenran. Différentes illustrations seront peu à peu mises en ligne sur cette page. Dans l'immédiat vous ne pouvez accéder (ci-dessous) qu'à d'anciennes esquisses concernant Ellyandh, à deux études de traîneaux géants par J. Gwenran, et à des visuels de chargoux (chats-gargouilles, qui sont des charognards ailés) par E. Elcet, en cliquant sur les vignettes correspondantes. Tous ces visuels seront remplacés progressivement par ceux de C. Nicoloff. En outre, les flèches de début et de fin de galerie (flèche avec un trait vertical) sont désactivées.
Tome 1: Larmes de glace
Synopsis. La BD s'ouvre sur la naissance d'Ellyandh. Comme ceux de son ethnie, la petite beauté naït d'un œuf transparent, mais se distingue des autres par ses cheveux multicolores. Généreuse et passionnée, tout en étant jusqu'au-boutiste et orgueilleuse, la jeune princesse, instruite par Honhô, grand-prêtre qui est aussi un savant de génie comme l'était Léonard de Vinci, s'inquiète du devenir des siens au point que cela devient une obsession pour elle. Considérant qu'il faut que chacun change d'état d'esprit "Car peut-être qu'ainsi Zsiu aura pitié de ses créatures" elle demande à son père la suppression de la peine de mort, ce qui manquera de lui être fatal. Lors d'un voyage vers le pôle, interrompu par la venue de la mauvaise saison et l'approche des "terres maléfiques", elle découvre quelques restes du passage de visiteurs dont Honhô l'assure qu'ils sont étrangers à Rrhû. Mais à son retour, Dzû lui impose le mariage avec le fils d'un monarque voisin, habitant à des centaines de km de là, alors qu'elle a déjà, dans ses proches, un petit ami à qui elle a promis sa main. Sous la pression de son entourage, qui lui fait miroiter d'hypothétiques solutions pour la planète, Ellyandh, pourtant incrédule, part pour ce pays, mais son traîneau tombe dans une embuscade… Dans le tome 2, "Le seigneur de la nuit", Ellyandh devra triompher de son agresseur devenu un tyran sanguinaire afin de poursuivre la quête de survie de son monde.
Dans la région où vit Ellyandh, le très vaste réseau karstique bénéficie d'une chaleur tropicale et de l'éclairage de plantes fluorescentes. Il constitue à la fois un potager permettant à la population de survivre et un lieu d'habitation. À l'extérieur il fait de -20 à -40°C. La femme assez trapue dans la grotte de gauche, une Lûthyne, mesure à peine un mètre. Celle qui s'aventure dans la neige à droite, plus élancée, est une Dominans.
Toute BD, y compris de SF, doit présenter un univers crédible. Les Terriens n'ont jamais construit de traîneaux géants. Mais le concept de ceux-ci peut être inspiré de ceux des diligences d'antan. En haut à gauche un traîneau à marchandises, avec sa loge haut perchée pour le cocher et son phare à acétylène. Au centre, la base d'un traîneau géant avec ses quatre skis dont deux directionnels et montés de façon souple pour s'adapter aux irrégularités de la neige. À droite, schéma intérieur partiel du traîneau royal de Kardwal avec ses sièges convertibles en couchettes, deux WC et une cuisine avec four servant aussi à chauffer l'habitacle. Le couple royal est en avant. Seul le niveau principal est représenté, mais il y a en fait trois étages.